« Être écolo est impossible »
L’urgence climatique est là, c’est un fait. Nous constatons que les mentalités changent peu à peu et les individu.e.s se conscientisent face au désastre écologique dont nous sommes témoins. Cependant, on entend souvent parler des fameux “petits gestes du quotidien” qui auraient un impact colossal. Mais comment adopter ces actions dans nos habitudes alors que nous faisons face à des méga-pollueurs comme l’industrie pétrolière ? Nos actions individuelles peuvent faire la différence mais il est intéressant de les mesurer pour se rendre compte de leur impact. Face à cette dissonance, il apparaît peut-être bien qu’être écolo semble impossible…
Écologie, contexte et paradoxe
Le 21ème siècle est décidément celui des prises de conscience, à tous les niveaux. Petits et grands changent leurs habitudes de consommation avec pour objectif l’éco-responsabilité quasiment parfaite. De la même manière, de plus en plus d’entreprises modifient leurs politiques et adoptent une vision plus durable. Cette tendance a sans doute été amplifiée par la parution des objectifs de développement durable (SDG) de l’ONU. Pendant les quinze prochaines années, “17 SDG qui sont liés à 169 objectifs doivent former un plan d’action afin de libérer l’humanité de la pauvreté et de remettre la planète sur la voie de la durabilité”. Il s’agit autant de responsabilités individuelles qu’institutionnelles. De fait, énormément d’entreprises suivent cette tendance, mais il faut rester vigilants face à toutes ces initiatives. Effectivement, le revers de la médaille porte un nom : le greenwashing. Il faut savoir le reconnaître et souvent se méfier des grands groupes qui, soudainement, affichent partout leurs nouvelles compagnes et promeuvent des valeurs éco-responsables. N’est pas écolo qui veut…
Pour en savoir plus : comment reconnaitre le greenwashing ?
Le combat
Face à cela, on fait l’éloge des initiatives individuelles comme le tri, le végétarisme, l’achat en seconde main, etc. Nos efforts du quotidien ont un impact, c’est indéniable. Mais comment se positionner face à de grandes corporations qui, à elles seules, réduisent en miettes les efforts de milliers d’individus ? C’est une situation dérangeante où nous pouvons avoir l’impression que nos efforts sont vains et donc ne plus en faire. Le contexte particulier auquel nous faisons face, nous force à garder la tête froide et à considérer nos actions car leur impact est réel. Cependant, il en résulte un paradoxe où nous ne savons pas vraiment quantifier nos actions quotidiennes alors que les chiffres colossaux des émissions de gaz à effet de serre de multinationales sont accessibles. C’est un David contre Goliath des temps modernes, sauf qu’à la fin, chaque belligérant s’écroule.
Notre impact
Afin de garder la face, il faut faire la part des choses et prendre conscience de la situation dans sa globalité. Il ne suffit pas de s’attarder sur un facteur limitant ou jeter la faute sur un acteur du réchauffement climatique en particulier. Certes, on ne compte plus les scandales liés aux multinationales ultra-polluantes mais il ne faut pas pour autant perdre de vue nos actions individuelles. Car, nous sommes tous des acteurs de ce phénomène et nos actions ont des conséquences à leur échelle. Nous pouvons insuffler un vent de changement sans avoir à déployer des efforts pharaoniques. Dans notre quotidien, nous manquons peut-être de recul ou nous n’avons tout simplement pas à notre disposition les bons outils pour concevoir nos actions. Pour cela, s’informer est notre meilleur allié. Grâce à internet, nous avons l’opportunité d’avoir accès à énormément de savoir gratuit, fiable et d’actualité. Par exemple, le rapport du GIEC de ce 4 avril 2022 est évidemment massivement relayé par la presse. Il est également synthétisé, vulgarisé, traduit, etc. Le but est de le rendre le plus accessible possible afin que chacun puisse avoir une compréhension précise et globale des enjeux climatiques.
Pour en savoir plus sur le dernier rapport du GIEC : consulter cet article de l’ONU.
Une image vaut mille mots
D’autres outils sont également à notre disposition dans le but de nous faire réaliser le poids de nos actions du quotidien. Par exemple, l’ADEME (organisme français pour l’environnement et la maîtrise de l’énergie) met à disposition une infographie (disponible ici) très pertinente qui démystifie certaines de nos habitudes de consommation. De cette manière, nous apprenons que l’achat d’un nouveau téléviseur (<40 pouces) revient à consommer l’équivalent de 374 kg de CO2. Soit un peu plus qu’un aller-retour en avion de Paris vers Nice.
Être écolo serait possible…
Si jusqu’à présent le ton voguait du pessimisme vers le réalisme, nous souhaitons conclure sur une note positive. Nous l’avons vu, adopter du jour au lendemain un mode de vie éco-responsable semble être une tâche pleine de complexité. Cependant, s’imposer des changements au fur et à mesure semble déjà être un objectif plus atteignable. On ne vous fera pas la liste des bonnes actions à adopter car elle n’a probablement pas de limite. Nous vous invitons à garder en tête qu’atteindre le grade d’écolo suprême est probablement illusoire mais de ne surtout pas sous-estimer l’impact de nos petites actions individuelles. Gardons la tête haute et soyons conscients que nous sommes des acteurs du changement.